Les tâches assignées, le casse tête de la régularité

Les tâches assignées sont des exercices que les patients et patientes réalisent entre les consultations. Les tâches assignées ont un rôle essentiel dans le processus thérapeutique. En effet, c'est par le biais de ces exercices que les divers mécaniques thérapeutiques (habituation, renforcement des activités plaisantes, amélioration des compétences sociales, etc.) sont intégrés. De plus, réaliser ces exercices en autonomie favorise l'indépendance des patients et patientes ainsi que le maintien dans le temps et la généralisation à différentes situations des comportements nouvellement appris.

Lors de l'élaboration des tâches assignées il y a pourtant une question qui est régulièrement négligée : comment faire en sorte que la motivations des personnes se maintienne dans le temps et comment leur rappeler de réaliser les tâches assignées ?

Quelques idées pour augmenter l'engagement dans les tâches assignées :

Les thérapies et plus particulièrement les TCC se basent sur un rapport collaboratif dans lequel le·a thérapeute apporte son expertise des thérapies et la personne qui consulte apporte son expertise d'elle même et de son vécu. 

A partir de ce constat, un premier axe pour répondre à notre problématique peut émerger : investir les patients et patientes dans l'élaboration des tâches assignées. 

En demandant aux personnes de participer activement à la création de leurs tâches assignées nous nous assurons :

Qu'elles comprennent bien les enjeux et les processus thérapeutiques impliqués,
Que les exercices sont bien adaptés à leur environnement,
Que plus tard, une fois la thérapie finie, elles seront capable de créer leurs propres exercices pour éviter la rechute.

Toutefois ce n'est pas suffisant. Une fois l'exercice créé il faut le réaliser. Et c'est souvent à ce moment que nous nous heurtons à de nombreux obstacles.

" Je n'ai pas eu le courage " : Une stratégie simple pour dépasser cet obstacle est de concevoir une hiérarchie de difficulté des exercices de la même façon que nous concevrions une hiérarchie d'exposition. Par exemple, la personne peut commencer par s'imaginer réaliser l'exercice, puis le·a thérapeute réalise l'exercice devant la personne, puis le·a thérapeute accompagne la personne dans la réalisation de l'exercice, puis la personne réalise l'exercice est le·a thérapeute s'éloigne de plus en plus, et enfin la personne réalise l'exercice en autonomie.

" Je ne vois pas l'intérêt " : Le meilleur moyen de dépasser cet obstacle est de recréer en collaboration avec la personne un exercice ciblant le même processus thérapeutique en s'assurant que es enjeux sont bien compris. Refaire la psychoéducation est souvent nécessaire. De plus il est toujours pertinent de donner aux personnes un document reprenant les éléments théoriques. De cette façon, elle aura à disposition l'information en cas d'oubli. Il peut également être pertinent de demander à la personne de faire elle même la psychoéducation et l'explication de ses exercices à des proches de confiance. 

" J'ai oublié " : Cette phrase d'apparence anodine est pourtant un leitmotiv quotidien dans les cabinets. Afin d'y remédier des stratégies simples sont efficaces : mettre un post-it à un endroit visible, se faire une croix sur la main, ou même paramétrer des notifications de rappel.

Pour les thérapeutes soucieux·se du détail, il est possible, à l'aide d'applications spécialisées de paramétrer précisément des tâches assignées. UMEO-Care par exemple permet aux thérapeutes d'assigner des modules entier ou de décrire des tâches assignées. Il est possible de paramétrer des notifications de rappel que les patients et patientes reçoivent sur leur téléphone quel que soit l'endroit ou ils et elles se trouvent.

Pour conclure 

Quelles que soient vos stratégies pour favoriser l'engagement des patients et patientes dans les tâches assignées, il est toujours pertinent de se questionner sur ce qui marche ou non et d'affiner afin d'assurer aux personnes qui consultent un suivi de la meilleure qualité possible !